Biographie

Emile Masqueray biographie

Émile Masqueray, naquit à Rouen le 20 mars 1843, il s’éteignit le 19 août 1894 à Saint Étienne de Rouvray.

Après avoir été pendant un an chargé de cours au collège de Valence (1862-1863), il fut secrétaire de Victor Cousin de 1863 à 1866 (il participa aux traductions de Platon). En 1866, il put entrer à l’École normale d’où il sortit trois ans après agrégé d’histoire. Au mois d’octobre 1872, pressé de choisir entre le professorat à Alger ou à Versailles, il opta pour Alger. De 1873 à 1875, il fut professeur d’histoire au lycée d’Alger. En 1879, se constituèrent, les premières Écoles supérieures (futures Facultés de l’Université d’Alger). Masqueray fut désigné pour la chaire « d’histoire et d’antiquités de l’Afrique » et nommé directeur de l’École Supérieure des Lettres. Aux vacances de Pâques 1874, il se rendit dans le Djurdjura à travers des régions durement touchées par la grande insurrection de 1871. Il en rapporta des Impressions de voyage qui furent publiées dans la Revue Bleue de 1876 à 1877.

L’Algérie nouvellement conquise offrait à cet historien scrupuleux, avide de connaissances, curieux de la vie des Berbères, premiers habitants de l’Afrique du Nord, d’énormes possibilités. Le passé romain le retint dans les Aurès, à Timgad où il fut le premier à signaler d’importantes inscriptions. Le rapport à M. le général Chanzy, gouverneur de l’Algérie, qui faisait état de ruines de cette antique cité fut publié dans la Revue Africaine en 1876 (t. XX). De nombreux rapports archéologiques sur Sériana, Ngaous, Tobna, Tolga, le Bellezma paraissaient dans la même revue en 1877 (t. XXI) et le Bulletin de Correspondance Africaine en 1884 (t. II). Dans Recueil des notices et Mémoires de la Société archéologique de Constantine en 1877, on pourra trouver une étude du Forum de Thubursicum Numidarum de Khamissa (t. XXIII). En 1878, la Revue Africaine publia son article sur les ruines de Khenchela à Besseriana (Ad Mayores) (t. XXII), la suite paraîtra l’année d’après (t. XXIII).

Les fouilles, les recherches archéologiques ne l’empêchèrent pas de s’intéresser à l’homme. Si Masqueray aimait à dialoguer avec le passé, il entretenait aussi un vrai contact avec les populations du présent. Frappé par leur richesse historique, par leur extrême pauvreté de vie, il prit le risque d’en parler dans de nombreux débats.

Il fit beaucoup pour l’histoire des Berbères, sur qui, il recommandait à la métropole de s’appuyer vu leur facilité d’assimilation. Ces anciens Libyens d’Hérodote : Kabyles du Djurdjura, Chaouia de l’Aurès, Mozabites, Touareg dans le Sahara, Chlouh et Braber au Maroc avaient des traditions culturelles qui passaient pour être originales. Son œuvre historique considérable n’eut pas le retentissement mérité. Cependant l’histoire de l’Afrique du Nord est quasiment complète, toutes les périodes sont analysées méthodiquement, l’aspect religieux très longtemps négligé est traité avec sérieux. De plus Émile Masqueray a su mettre en évidence l’importance de l’impact du pays et de la géographie sur les hommes : « ce n’est donc pas à des caractères de race, et encore moins aux caractères d’une race particulière, qu’on doit s’adresser, si l’on veut se rendre compte des mœurs actuelles des Africains. Il faut remonter, pour cela, vers une cause infiniment plus puissante et plus variée dans ses effets, à savoir la nature du pays dans lequel ils vivent et qu’ils sont incapables de modifier. »

Émile Masqueray démontre dans son ouvrage principal : Formation des Cités chez les populations sédentaires de l’Algérie thèse présentée à la Faculté des Lettres de Paris et parue chez Leroux en 1886, que le monde berbère est composé de couches concentriques, chacune d’elles est fortement organisée pour édifier un modèle de société qui repose sur la solidarité. Sa thèse ouvre de nouvelles perspectives pour l’étude des trois groupes importants que sont les Kabyles, les Chaouia, les mozabites. « Ils ont résisté à toutes les invasions et semblent s’être conservés intacts.  » Dans chacune des couches concentriques du monde berbère, même la plus petite, il y retrouvait l’autonomie et les institutions d’une cité antique comparant, la Rome de Romulus à un Qçar de l’Ouâd Mezâb, « que ces cités sont exactement celles par lesquelles ont débuté tous les peuples de notre race, et qu’elles ne diffèrent de notre société actuelle que comme les arbrisseaux battus par le vent saharien diffèrent des arbres de nos forêts, en développement, non en nature ».

Pro Kabyle il entretint le mythe selon lequel le Kabyle et au-delà le Berbère était plus assimilable par ses origines, ses coutumes, ses aptitudes qui, souvent, rappelleraient celles des Européens. La politique berbère fut, semble-t-il, utilisée, dans un premier temps, en opposition à la politique de Napoléon III et à son idée de « Royaume arabe », dans un deuxième temps, il devint élément de division ou mieux de séparation, « désarabiser » le Berbère et surtout le Kabyle devint une priorité. L’insurrection de 1871, loin de porter atteinte au mythe, le renforça.

Grâce à la rencontre d’un seigneur targui et à son vassal, il put, avec leur aide, commencer à rédiger le dictionnaire français-touareg dont les deux premiers fascicules parurent en 1893-1894. René Basset qui lui succéda comme Doyen de l’École Supérieure des Lettres d’Alger en acheva la publication.

Émile Masqueray d’une grande honnêteté intellectuelle ne concevait l’étude qu’à partir de la confrontation avec la réalité. Observateur de terrain, il lui fallait fréquenter assidûment les lieux et les hommes. Dès son arrivée à Alger, il avait appris l’arabe, plus tard, le berbère et certains dialectes afin de ne pas être gêné par l’obstacle de la langue. Il se renseignait, s’inquiétait, multipliait les déplacements, s’attardait dans les villages ; « j’ai vécu, écrivait-il dans la Note concernant les Aoulâd-Daoud du Mont Aurès, pendant deux ans dans l’Aourâs, j’ai passé trois mois dans l’Ouâd Mezâb (Mzab), je connais toute la Kabylie »

De la masse d’informations, il extrayait l’organisation des petites cités, leurs lois, leurs dissemblances, autant de renseignements qui auraient pu s’avérer précieux pour la conduite à tenir ou la politique à suivre. Pour atteindre les populations indigènes, il faut, disait-il, les pénétrer, se mêler à elles, se confondre avec elles. Cette connaissance était pour lui indispensable au moment même où il s’attachait à une œuvre plus noble, plus prenante, un projet ambitieux, difficile à mettre en place : l’école. C’est par elle que la France prouvera sa valeur civilisatrice, par elle, le rapprochement se fera. A son instigation, l’enseignement du Coran fut confié à un taleb annexé à l’école française.

Profondément convaincu que l’assimilation, à laquelle il croyait, ne pouvait se réaliser que par l’école, il prit une part active à la politique scolaire laïque de Jules Ferry avec, entre autres, le journaliste Paul Bourde, le sénateur Clamageran, Paul Bert à qui il dédia sa thèse et Monseigneur Lavigerie.

La Kabylie fut pour eux un excellent terrain d’expérience ; dans la Revue Bleue (politique et littéraire) de 1876, Émile Masqueray affirmait : « si nous le voulons, dans l’espace de deux générations, la Kabylie sera transformée et française ; il suffira pour cela d’un instituteur dans chaque tribu » et Paul Bert dans les Lettres de Kabylie : «  Des écoles ! Des écoles ! Des chemins ! Des chemins ! Que l’esprit de la France pénètre et imprègne rapidement ce pays ! C’est une question de vie ou de mort pour l’Algérie ». L’un et l’autre voulaient une école adaptée à une nation de cultivateurs et elle devait avoir pour but de maintenir l’existence des communes rurales. A ceux qui demandaient des « écoles au rabais » qui ne grèveraient pas le budget de l’État ou des communes, qui n’hypothèqueraient pas la colonisation, Émile Masqueray répondait que de la qualité de l’école dépendait l’honneur de la France ; à ceux qui, comme Camille Sabatier, le Recteur Jeanmaire, Eugène Scheer (premier inspecteur des écoles indigènes) ou Paul Bernard (directeur de la Bouzaréah) privilégiaient l’enseignement théorique, il rétorquait que seul un enseignement professionnel de qualité viendrait à bout des difficultés économiques de la région et serait un atout pour les transformations sociales attendues. Si l’évolution des populations autochtones était une nécessité, elle devait être progressive. Pour que l’œuvre soit effective et durable, pour s’allier véritablement les Kabyles, il fallait donner à chacun la possibilité d’exercer un métier qui lui assure des conditions de vie décentes. Au cours de ses visites, il rencontra Camille Sabatier, administrateur de Fort National, il s’opposa aux outrances de sa politique kabyle qui reposait sur trois impératifs : maintenir les particularismes, rétablir l’ancienne constitution kabyle et imposer toutes les formes de francisation ; la liberté individuelle et l’adhésion spontanée étaient préférables à l’autorité du « choix imposé ».

Après son premier voyage dans le Djurdjura, il acquit l’entière conviction qu’il était urgent pour la France et le devenir de l’Algérie française d’asseoir les Indigènes sur les bancs de l’école à côté des Européens. Il rédigea un rapport complet sur l’état de l’instruction française en Kabylie et sur les moyens de l’améliorer et de la développer qu’il ne publia partiellement qu’en 1880, à la suite de celui de Stanislas Lebourgeois. En 1882, chargé des études préliminaires qui devaient aboutir à la création des premières écoles dans cette même région, Émile Masqueray se rendit sur place, parla longuement avec les responsables musulmans et européens, rédigea et envoya à Paris de nombreux rapports chiffrés. Ce projet l’occupa sept ans environ, il ne ménagea ni ses efforts, ni sa santé. Dans sa trop grande naïveté, il crut fermement que ses conseils, ses appréciations seraient écoutés, que son plan serait réalisé. Dans le Journal des Débats, auquel il collabora de 1880 à sa mort, il écrivait avec regret les 14 et 16 juin 1884, reprenant certainement les idées d’Ismaïl Urbain (disciple d’Enfantin) qu’il avait rencontré à Alger l’année précédente, « s’il y a 20 ans un ministre avait fondé en pays indigène 700 écoles professionnelles, nous aurions maintenant trois millions d’associés parlant notre langue, connaissant nos lois, rompus à nos métiers et d’un seul coup nous en ferions des citoyens. »

Ce constat qui devait démontrer l’urgence des réalisations scolaires n’eut pas les retombées escomptées. Les réponses tardèrent à venir, les réalisations furent très incomplètes ; mieux, son projet fut dénaturé, trop d’intérêts étaient enjeu. Il se heurta à de nombreuses résistances tant en métropole qu’en Algérie ; elles atteignirent leur apogée, fort heureusement après sa mort, entre 1894 et 1898. Outre les arguments purement racistes qui mettaient en évidence l’infériorité des populations conquises, leur inaptitude, sans parler des références au « cercle » de Renan, l’école était, pensait-on, une pure utopie, un élément de déstabilisation de la famille et de la société musulmanes, une atteinte à l’islam, aux traditions. Plus grave, on risquait de donner à l’Indigène le moyen de se rebeller, de revendiquer son autonomie. De nombreux articles furent publiés dans la Vigie Algérienne (1892-1897).

Si l’on construisait des écoles indigènes ce serait au détriment des écoles françaises et du budget des communes et de la colonisation. Émile Masqueray souffrit énormément de cette incompréhension, des lourdeurs administratives, de l’obstination de personnes ignorant tout de la situation, des intrigues qui se nouaient en dehors de lui, des fonctionnaires peu scrupuleux. Les lettres qu’il adressa à son ami Alfred Rambaud de 1880 à 1887, témoignent de son espoir, de sa désillusion, de sa déception, de son dépit, de sa rancœur parfois. Il prit alors conscience de sa naïveté. Deux ans après la publication de son rapport, il écrivait : « Il est certain que les administrateurs y auront la haute main parce que notre personnel administratif est d’une platitude incroyable, peureux, et habitué à faire sa cour au ministre en lui répétant que tout va pour le mieux. Partie perdue, mon cher, et bien perdue. D’ailleurs, je ne récrimine pas. J’ai eu tort dans cette affaire-là comme dans bien d’autres, d’aller droit devant moi sans le moindre souci de mon intérêt particulier ». Décidé à « soigner ses petites affaires », peut-être à ce moment-là pensa-t-il à une œuvre personnelle qui lui apporterait plus de satisfaction ! Que resta-t-il de ce vaste projet qui lui tenait tant à cœur ? Des huit écoles « ministérielles » prévues par le décret du 9 novembre 1881 il n’en restera plus que quatre après le départ de Jules Ferry. Placées sous le contrôle du Recteur d’Alger, ces écoles de Kabylie devinrent communales par le décret du 13 février 1883. En 1891, Alfred Rambaud, professeur en Sorbonne, estimait, que tout restait à faire pour l’enseignement des Indigènes et que les crédits étaient insuffisants. Pendant de très nombreuses années, Émile Masqueray fut un des initiateurs les plus dynamiques, il projeta sur le pays et les hommes un faisceau de lumière inhabituel. Dans plusieurs de ses articles il aborda avec courage et lucidité les problèmes politiques et économiques de la nouvelle colonie. Berbérophile convaincu il essaya dans la mesure de ses possibilités de dénoncer les injustices, de s’élever vainement contre le groupe de pression colonial.

Émile Masqueray n’a pas seulement été un savant, un historien, le partisan et l’organisateur des premières écoles en Kabylie, il a été aussi un écrivain de talent.

Sous l’impulsion du secrétaire de la rédaction du Figaro, Perivier, il rassembla et publia différents récits sous le titre de Souvenirs et Visions d’Afrique, en 1893. La plupart d’entre eux avaient paru plus ou moins régulièrement entre juin 1890 et décembre 1892 dans le Supplément Littéraire du Figaro du samedi créé depuis 1889 ; d’autres : « Un tableau, les fumeurs de kif » ; « Le général Marguerite » avaient été donnés au Journal des Débats. Au XIXe siècle, il était d’usage courant d’utiliser les pages des journaux, des hebdomadaires pour faire paraître, sous forme de feuilleton ou d’articles, des romans, des nouvelles, des récits. La presque totalité des écrivains ont ainsi procédé, parmi eux, Théophile Gautier, Eugène Fromentin, Guy de Maupassant, Gustave Flaubert qui comptèrent beaucoup pour Émile Masqueray.

Ce livre est à la fois saturé de réel, de sérieux, de pittoresque et d’imagination. Émile Masqueray approche là des manifestations diverses, les unes vécues, les autres entendues ou imaginées ; un mélange donc de vécu et de théorique, d’observation, de réflexion et de rêverie. Ce qu’il a raconté n’a pas de date, il l’a vécu ou l’a entendu cela suffit, mais, ajoute-t-il dans l’introduction aux Souvenirs de jeunesse : « je daterai cependant quelquefois, pour ceux qui pensent que le calendrier a sa raison d’être, et que même les histoires ennuyeuses ont besoin de chronologie. »

De plus Émile Masqueray a ajouté une touche de réalisme, de complexité qui lui a donné un relief particulier. Les femmes ne furent pas oubliées ; Femmes des Barbares, Tassadit, « Faiouken, par le biais desquelles Émile Masqueray abordait les traditions kabyles au moment de la conquête, se résumant à : à obéissance à un homme, entretien de sa maison et enfantement, nombre de Françaises n’avaient pas un sort plus enviable ! Est-ce à cette conclusion que voulaient arriver l’auteur qui rappelait là ses travaux ethnologiques ou tournait-il en dérision la politique kabyle outrancière selon laquelle il fallait, comme cela a été dit, franciser absolument en facilitant les mariages mixtes, en améliorant la situation des femmes ce qui avait pour effets secondaires désagréables d’attenter à la « dignité masculine kabyle » et en maintenant les particularismes ?

La France en filigrane

Tous ses travaux reposaient sur les valeurs positives des Berbères, sédentaires industrieux, opposées à celles, négatives, des nomades, or, il se sentait, écrivait-il, plus proche de ces derniers, de leur idéal de vie. Il a mené le dur combat républicain pour l’enseignement laïque, or, il se sentait transporté dans des élans mystiques irraisonnés, pris dans un étau religieux ; il lui prenait souvent l’envie de prier. Le 19 février 1876, dans la Revue politique et littéraire, il affirmait avec force que « le devoir de la France en Algérie était de combattre toutes les formes de l’islamisme, notre éternel ennemi » ; il est vrai que c’était en 1876, pendant sa période la plus active. Ces oppositions traduisent une évolution certaine. Il manifestait un attachement à des valeurs sûres, contextuelles, il était essentiellement berbérophile, persuadé du bienfondé de la laïcité et profondément anti-arabe. Progressivement sous l’influence d’Ismaïl Urbain, de facteurs extérieurs, de déceptions, il évolua, ses positions furent moins arrêtées, il devint le défenseur de tous les Indigènes. Au moment où il donnait les récits, sous forme d’articles au Supplément littéraire du Figaro du samedi, le mythe kabyle commençait à s’atténuer, – les avait-il écrits avant ou subit-il l’évolution générale ? La question reste posée.

L’insurrection de 1871 était dans toutes les mémoires. A partir de là l’hostilité entre colons et militaires ne fit que s’envenimer créant des situations conflictuelles. Dans la recherche des responsabilités, les uns signalèrent le décret Crémieux (décret du 24 octobre 1870 qui confère aux Juifs d’Algérie la qualité de citoyen français par abandon du statut personnel mosaïque) ; la suppression des chefs indigènes, les autres ajoutèrent le refus des Indigènes d’accepter la domination civile, la plupart accusèrent les militaires qui auraient été à l’origine des complots pour « se donner la gloire de les réprimer » et surtout pour se maintenir.

Il ne faut certes pas trop s’attarder à ces contradictions, tout homme évolue dans sa vie et est à la merci d’attitudes, de pensées contraires.

Comme Fromentin dont il appréciait l’écriture, il a laissé mûrir ses souvenirs, ils se sont décantés, l’essentiel s’est dégagé du superflu. En effet, de nombreux récits datent du voyage effectué en août 1873, un an après son arrivée à Alger. Vingt ans se sont écoulés entre le voyage qui servit de base et la publication, le temps a fait son œuvre, il reste ce qui pourrait être « l’image réfractée », « le monde revu à distance », une sorte de cristallisation. Il faut ensuite travailler le style, jouer avec les mots. Pour exprimer sa théorie, il a utilisé les pages écrites par Eugène Fromentin qui a su utiliser la plume et le pinceau à bon escient.

Le travail d’Émile Masqueray a semé le trouble dans nombre d’idées reçues mais il est resté sans véritables effets. Très longtemps, il a subi une demi-éclipse, seuls quelques universitaires continuaient à s’intéresser à ses recherches.

Émile Masqueray publia son œuvre littéraire : Souvenirs et Visions d’Afrique en 1894, quelques mois avant sa mort ; des préoccupations scientifiques requéraient toute son attention et lui laissaient peu de temps pour l’écriture personnelle.

Précédemment mis en ligne en septembre 2005.

Publications d’Émile Masqueray
1882 Nouvelles recherches de M. de Choisnet à Rapidi et inscriptions découvertes par M. Charrier sur le Guelala, Bull. de corr. africaine, (II), 1884 : 66-80.
1884 Quelques inscriptions du Bellezma, de Ngaous, de Tobna et de Mdoukal, Bull. de corr. africaine, (II), 1884 : 219-227.
1884 Albert Dumont, notice nécrologique, Bull. de corr. africaine, (II), 1884 : 337-343.
1884 Compte rendu de la thèse latine de M. de la Chere : De Rege Juba, Bull. de corr. africaine, (II), 1884 : 470-479.
1885 Tradition de l’Aourâs oriental, Bull. de corr. africaine, (III), 1885 72-110.
1885 Lettre à M. Tissot sur la Chorfa des Aoulad-Selama ; M. Choisnet à Tatilti, Bull. de corr. africaine, (III), 1885 : 110-121.
1885 Les additamenta ad corporis volumen VIII de M. J. Schmidt, Bull. de corr. africaine, (III), 1885 : 517-524.
1885 Dr. Kobelt’s Reiseerinneringen vus Algérien und Tunis, Bull. de corr. africaine, (III), 1885.
1886 Formation des cités chez les populations sédentaires de l’Algérie (Kabyles du Djurdura, Chaouïa de l’Aourâs, Beni-Mezâb) , thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris, Paris, Leroux, 1886, XVLIII, 326 p.
1886 De Aurasio Monte ab initio secundi p. Chr. saeculi usque ad Solomonis expeditionem, Thesim Facultati litterarem in Acadamia Parisiensi proponcbat, Paris, 1886, 94 p.
1892 Préface, in Liorel (M. J.), Kabylie du Djurdura, Paris, Leroux, 1892.
1893 Dictionnaire français-touareg (dialecte des Taitog), suivi d’observations grammaticales, fasc. I., Paris, Leroux, 1893 (publications de l’École des lettres d’Alger, XI), 362 p.
1914 Souvenirs et visions d’Afrique, Paris, Dentu, 1893, rééd. Alger, Jourdan, 1914, 408 p., préf. d’Augustin Bernard.
1894 Les révolutions de l’Afrique du Nord, in Histoire générale, t. IV, Paris, Colin, 1894.
1894 Dictionnaire français-touareg, fasc. II, 1894.
1895 Dictionnaire français-touareg, fasc. III, 1895.
1896 Observations grammaticales sur la grammaire touareg et textes de la tamahâk des Taïtog, publiés par R. Basset et Gaudefroy Demombynes, Paris, Leroux, 1896 (publications de l’École des lettres d’Alger, XVIII), 272 p.

On consultera également le Journal des Débats, auquel Masqueray collabora de manière suivie, par de courtes chroniques, de 1880 à 1894.

Nous vous livrerons quelques-uns de ses textes

BIBLIOGRAPHIE
Masqueray (É.), La formation des Cités chez les populations sédentaires de l’Algérie, présentation de Fanny Colonna, Aix-en-Provence, Edisud/CNRS, 1983.
Rambaud (A.), Un pionnier d’Afrique : Émile Masqueray, Revue Bleue, Revue politique et littéraire, n° 6, t.III, 9 février 1895.
Rambaud (A.) L’émancipation chez les Indigènes musulmans d’Algérie (Grande Kabylie), Revue pédagogique, novembre 1891 – février 1892.
Sabatier (C.), Essai sur l’origine, les évolutions successives et l’état social actuel des Berbères sédentaires, Revue Anthropologie, 1882, pp. 413-442.
Saunas (M.), Voyages et Voyageurs en Algérie, 1830-1930, Toulouse, Privât, 1989.
Urbain (T.-I.), Algérie ; Du gouvernement des tribus ; Chrétiens et Musulmans, Français et Algériens, Paris, 1848.
Urbain (T.-I.), l’Algérie française : Indigènes et Immigrants, Paris, Challamel, 1862.
Murdeau (A.), L’Algérie en 1891, Paris, Hachette, 1892.
Charveriat (F.), Huit jours en Kabylie, à travers la Kabylie et les questions kabyles, Paris, 1889.
Chartrieux (E.), Études algériennes, contribution à l’enquête sénatoriale, Paris, 1893.
Bert (Paul) Lettres de Kabylie, Paris, 1885
Durkheim (E) De la division du travail social : Étude sur l’organisation des cités supérieures, Paris 1893

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