Chronique

Ferhat Mehenni où est le drapeau kabyle ?

De l’utilité d’un drapeau, dans l’autonomie kabyle.

Le MAK a mis un point d’honneur, ainsi que beaucoup d’énergie, à créer la carte d’identité kabyle. Il s’agit d’un symbole retrouvé, dixit l’article émis sur le site du Mak (lien en fin d’article).

M. Mehenni At Sεid. Une carte d’identité kabyle a été créée, lors d’un concours d’idées lancé par le MAK, courant 2010. Qu’en est-il de la création d’un drapeau, aux couleurs de la future Kabylie autonome ? Devons-nous continuer à nous cacher, derrière le drapeau amazigh ?

De toutes les propositions, une seule carte d’identité kabyle, a été retenue. Elle reprend l’iconographie et l’identité visuelle du combat amazigh, et non pas kabyle.

Cette carte sera celle, que nous porterons fièrement dans la poche intérieure de notre veston.

Oui, cette carte réchauffera de son éclat notre cœur, et nous donnera la force de la sortir lors d’un contrôle policier, militaire, ou d’une milice quelconque.

La carte d’identité avant le drapeau fédérateur, quelle idée lumineuse. Est-ce pour mieux nous contrôler ?
Trop d’arrestations de nos compatriotes par le passé, nous auraient à ce point tellement traumatisées, qu’il nous faut anticiper les prochaines, en créant une carte d’identité ?

Une logique à revoir.

Une question peut se poser : Pourquoi pas une seule personne au MAK (ou au GPK à présent), n’a pensé à un drapeau kabyle, lors des brainstorming hebdomadaires de chaque fin de semaine ?
La carte d’identité n’a aucun lien avec le combat identitaire. Seule la racine du mot français a un lien.
Comment retrouver son identité au travers d’un numéro ?
Même le prisonnier dans la célèbre série, décriait son numéro.

Actuellement, voici où nous en sommes :
Un gouvernement en exil, sans ses couleurs.
Un ministre des Sports qui veut une équipe de football kabyle, sans drapeau.
Un peuple qui aspire une réelle autonomie, sans un drapeau.

De l’utilité d’un drapeau kabyle

Qu’est-ce qu’un drapeau ?
À l’origine, un drapeau est une pièce d’étoffe attachée à une hampe, qui permet, grâce à l’emblème qui y est représenté, de le rattacher à un groupe, un pays (une nation), une région, une ville, une unité militaire ou un organisme.

La volonté de nombreux Kabyles est d’obtenir l’autonomie.
Idée fédératrice et dynamique.
J’appuie volontairement sur la Notion d’autonomie.
En effet tout au long de l’ouvrage de Monsieur Ferhat Mehenni At Sεid, une grande bouillasse d’idées contradictoires s’entrechoquent joyeusement dans le chaos du Chapitre I.
Tantôt nous avons le droit à de l’autonomie.
Tantôt, on nous sert de l’indépendance.
Tantôt, on nous agite le fédéralisme.

1-En premier lieu, il est essentiel d’accorder les violons une bonne fois pour toute.
Il en va d’un pays, et non pas d’un hobby de fin de semaine.
Comment tenir un discours construit face à des politiciens internationaux, qui peuvent être nos soutiens de demain, en mélangeant de simples concepts.
Nous sommes en passe de paraître pour un peuple farfelu, qui ne sait pas exactement ce qu’il veut.

2-En deuxième lieu, il nous faut créer un drapeau !
Quelque chose qui nous rassemble, quelque chose dont nous serons fiers de lever haut, sans honte. Sans cette honte fabriquée par les arabo-islamistes. Nous devons assumer notre fierté ! Donnons-nous les moyens d’avoir une crédibilité sans failles à l’international.
Puisque la Catalogne est le modèle à suivre, alors suivons-le.

Drapeau amazigh ou drapeau kabyle ?

Avant tout il faut différencier l’amazirisme du kabylisme.
Soit on veut l’autonomie de la Kabylie, ou bien on veut aider tous les Berbères de l’Afrique du Nord dans leur combat autonome.
Soit on se bat pour sauvegarder la kabylité en entier, ou bien on se fond dans un combat de masse.

Si nous continuons à dresser les couleurs du drapeau amazigh, quelle chance à notre combat d’être entendu ?

En page 55 de son ouvrage, Monsieur Ferhat Mehenni At Sεid, avait déjà abordé en surface ce problème, relisons-le :

« […] Dans ce combat pour notre survie identitaire, nous parlions de langue amazigh mais nous pensions à la langue kabyle. Nous les confondions allègrement. Dès lors que le fait de revendiquer quoi que ce soit pour la Kabylie ou pour les Kabyles relève d’une culpabilité intériorisée de régionalisme, le mot « amazigh » passe mieux et accommode tout le monde. Il tait le problème kabyle, le masque en le contournant et lui donne une dimension qui dépasse celle de la région, voire celle de l’Algérie puisqu’il désigne tous les Berbères que sont les Nord-Africains, y compris ceux qui pensent être Arabes. En somme, le mot « amazigh » est un vocable qui noie le poisson. La prudence devant la répression a commandé à nos élites d’emprunter cette voie de la revendication amazigh dont le sens profond continue d’échapper à nombre des nôtres (…) »

Dans ces quelques phrases extraites de l’ouvrage Algérie : la question Kabyle, nous comprenons l’importance vitale de faire entendre le combat Kabyle.
En revanche, là où tout nous échappe dans la réalité de la vie, c’est la place de ce drapeau amazigh (fort beau d’ailleurs).
Il dénature notre désir profond et originel de retrouver notre unité de civilisation perdue depuis des siècles.
L’extrait du livre, associé à la réalité des faits, est hélas un ordre suivi d’un contre-ordre.
De plus, sur la couverture de l’ouvrage trône le drapeau amazigh.
Où est la logique ?

Le drapeau kabyle flottant au vent au côté d’un drapeau amazigh sera la plus belle des victoires, et une réelle ouverture pour les autres peuples berbères ayant les mêmes revendications que les nôtres (comme l’aspire le GPK).

Mais pour l’heure, nous continuons à jouer les victimes : « excusez-nous d’exister, voici nos papiers Monsieur… Ne frappez pas trop fort Monsieur… Promis nous ne parlerons plus le kabyle… »

Il est vital d’arrêter cette machination, qui, en-dehors de plaire au Monde entier et à l’Algérie actuelle, nous dessert totalement.
Nous nous perdons de vue !

Nous voulons enrouler nos enfants dans des drapeaux kabyles !
Nous voulons manifester avec des drapeaux kabyles fièrement !
Nous voulons commémorer les prochains anniversaires du Printemps kabyle avec un drapeau kabyle !!
Nous y avons droit !!

Retrouvons dans notre culture ce qui :
Nous démarque,
Nous ressemble et nous rassemble,
Ce qui nous lie historiquement (il n’y a pas que les oliviers).
Faisons un référendum en ligne, pour le choix des couleurs, des insignes (faute d’avoir fait un référendum officiel sur la création du GPK)
Et n’interrogeons pas que les Kabyles en diaspora !

La Kabylie a droit de cité sur Terre en tant qu’Une et autonome.
Le peuple kabyle se rassemblera sous les couleurs de son pays !
Et non pas sous une carte d’identité, ou un drapeau par défaut.

(Note : En France, la carte d’identité est une idée développée par Vichy, cela plante un sacré décor et non plus un symbole – Même les Français n’en voulaient pas de cette satanée carte à sa création !).

Félicitations quand même au gagnant, qui se retrouve malgré lui dans l’œil du cyclone.

Voici une capture d’écran de notre interpellation à Ferhat Mehenni au sujet de la création d’un drapeau kabyle,

Nous avons dû organiser un concours pour la création d’un drapeau kabyle comme vous pouvez le constater dans cet article.

Lors du passage à BRTV de Ferhat Mehenni, Kamel Tarwit a posé cette question

« un site kabyle a organisé un concours pour la création d’un drapeau kabyle, qu’en penses-tu ? »

Ferhat Mehenni a répondu en montrant le drapeau berbère :

« il n’en est pas question, nous avons déjà un drapeau ».

La vidéo est en ligne sur le compte YouTube de BRTV.

Algérie : La question Kabyle de Ferhat Mehenni
Éditions Michalon – Isbn : 2-84186-226-7 – 15 euros.

Merci de respecter notre travail.