Chronique

Mon unique pays et Nation c’est la Kabylie

Contrairement à ce que certains pensent ou colportent sur mon compte, sachez que je ne fomente pas et je ne suis pas pour une révolution militaire. Moi, je suis pour une révolution idéologique. Ce que je veux est assez simple, c’est que les militants cessent d’être de simples opposants bernés par des concepts taillés sur mesure par l’Occident ou par des néoRCDistes et qu’ils arrêtent de croire qu’ils n’ont à faire qu’au « régime raciste d’Alger » car il ne s’agit ni de régime, ni de racisme mais d’un pays l’Algérie structuré en Etat qui colonise un autre pays, le nôtre : la Kabylie. Une colonisation classique qui se caractérise par une occupation militaire, une corruption active des consciences et des mœurs et une politique de peuplement de notre territoire.
Pour lutter contre ça, jouer les RCDistes et insulter ce fameux régime du matin au soir ne changeront rien du tout. Il faut arrêter avec cette passivité passéiste et se mettre à re-construire notre nationalisme kabyle activement. Et pour parler de nationalisme, La Kabylie actuelle compte trois formes de nationalismes :

1) Le nationalisme de déception : c’est ce nationalisme qui habite une certaine tranche de politiques kabyles, les déçus de l’Algérie. Ce sont ceux qui ont tout fait pour être acceptés par l’Algérie alors que l’Algérie les a toujours ignorés ou pire, rejetés. Ces déçus ont compris qu’ils ne pouvaient exister qu’en Kabylie donc ils se sont tous repliés sur leur kabylité de façade pour faire de la politique algérienne en Kabylie, devenir des politiciens, mais au fond d’eux, ils fantasment toujours sur l’Algérie-berbère, ils attendent toujours leur heure de gloire, l’appel de l’Algérie. Pour preuve, ces nationalistes de déception parlent encore de sauver l’Algérie !

2) Le nationalisme de fonction : c’est un nationalisme artificiel, que certains opportunistes en mal de reconnaissance usent et abusent. Ils ne sont pas du tout convaincus de la cause mais parce qu’ils adhérent au MAK ils se prennent pour des kabylistes, mais il suffit de les écouter ou de les observer pour comprendre qui ils sont. Le discours de ces fonctionnaires transpire l’algérianisme, manque de convictions, est toujours le même. J’ai assisté personnellement une fois à une scène mémorable, où une femme qui le matin déclarait « mon pays, l’Algérie ! » et qui le soir même, devenant militante du MAK, scandait « mon pays, la Kabylie ». Ce genre de nationaliste de fonction est capable de troquer la Kabylie pour aller vivre ailleurs si l’occasion se présentait. Mais, le destin fait bien les choses…

3) Le nationalisme de conviction : c’est ce nationalisme qui vit dans plusieurs d’entre nous, les jeunes militants et aussi quelques anciens, mais beaucoup ont déjà disparus (Paix à leur âme). Ils ne sont pas Algériens pour le simple et unique fait qu’ils sont et ne se pensent que Kabyles. Ce sont des nationalistes convaincus, qui savent que leur unique pays et nation c’est la Kabylie. Des jeunes et des moins jeunes pour qui la Kabylie est une fin et non pas un moyen. Des nationalistes capables d’abandonner leur vie pour se consacrer au militantisme, des jeunes qui n’attendent ni remerciement, ni reconnaissance, ce sont des militantes et militants qui ne vivent pas de la Kabylie mais qui vivent pour la Kabylie.

Djafar Khenane, 25 juillet 2015

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