Histoire

Régence d’Alger vendue par les Turcs

En vingt jours, l’armée française avait défait l’ennemi turc dans deux batailles décisives et l’avait repoussé dans une multitude d’engagements partiels. Elle avait investi une place de très grande étendue, exécuté tous les travaux de siège, pris une citadelle importante, et, pour récompense de tant de travaux si vaillamment accomplis, elle allait entrer victorieuse dans une ville qui jusque-là avait la réputation d’être imprenable !

Voici le texte de l’acte officiel qui consacra la prise de possession d’Alger par la France.

Convention entre le Général en chef de l’armée française et Son Altesse le Dey d’Alger.

Le fort de la Casauba* , tous les autres forts qui dépendent d’Alger, et le port de cette ville, seront remis aux troupes françaises ce matin, à dix heures (heure française).

Le Général en chef de l’armée française s’engage envers Son Altesse le Dey d’Alger à lui laisser sa liberté et la possession de toutes ses richesses personnelles.

Le Dey sera libre de se retirer avec toute sa famille et ses richesses particulières dans le lieu qu’il fixera ; et, tant qu’il restera à Alger, il y sera, lui et sa famille, sous la protection du Général en chef de l’armée française. Une garde garantira la sûreté de sa personne et celle de sa famille.

Le Général en chef assure à tous les soldats de la milice les mêmes avantages et la même protection.

L’exercice de la religion mahométane restera libre. La liberté des habitants de toutes les classes, leur religion, leurs propriétés, leur commerce et leur industrie, ne recevront aucune atteinte. Leurs femmes seront respectées.

Le Général en chef en prend l’engagement sur l’honneur.

L’échange de cette convention sera fait avant dix heures, ce matin, et les troupes françaises entreront aussitôt après dans la Casba, et successivement dans tous les forts de la ville et de la marine.

Au camp devant Alger, le 5 juillet 1830.

Signé : HUSSEIN-PACHA et Comte DE BOURMONT.

Précédemment mis en ligne en septembre 2005

*Casbah.

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