Islam

Doctrine neutralisant la libre pensée

L’âge d’or de l’islam, tant vanté par certains, n’est qu’une ineptie. L’islam, dans ses préceptes et sa doctrine, enseigne et glorifie en grande partie la guerre et la haine. Il serait maladroit de lui imputer la paternité des innovations scientifiques et artistiques survenues au sein des peuples sous sa domination, car la pure idéologie islamique est cantonnée dans une vision dualiste du monde, entre ce qui est hallal et ce qui est haram, c’est-à-dire entre le licite et l’illicite, conception qui réduit considérablement toute créativité.

La prise de l’Andalousie par le jihad, dès le VIIIe siècle, l’installation musulmane et la vie quotidienne dans cette région, n’ont jamais été ceux d’un occupant qui serait venu s’établir pacifiquement et aurait été accueilli avec des fleurs par une population autochtone consentante. Les récits d’une “Andalousie heureuse” sous domination musulmane où auraient régné la paix et l’entente cordiale entre les religions, ne sont que de purs phantasmes idylliques découlant d’un mythe situé à des milliards d’années-lumière de la réalité vécue. L’islam a très rarement vécu sans exercer une domination humiliante et féroce sur les peuples passés sous son autorité. Les populations non-musulmanes furent soumises au paiement obligatoire de l’impôt, forcées de parler la langue arabe et de se plier à bien d’autres obligations dont tout manquement entraînait, des châtiments pouvant aller jusqu’à la peine de mort.

Les connaissances développées par des penseurs musulmans à l’instar d’Avicenne [1] et autres Averroès, [2] proviennent en grande partie des sciences grecques traduites par les chrétiens orientaux installés en territoires occupés par l’islam et des reprises des pères de l’Église frottés, dès les premiers siècles de notre ère, à la civilisation et au savoir helléniques.

D’ailleurs, la place importante accordée à la réflexion ainsi que la “permissivité” dont avaient fait montre ces savants musulmans furent l’objet de fortes critiques et d’ostracisme par les tenants de la doctrine traditionaliste et conservatrice de l’islam. En 1198, Averroès sera accusé d’hérésie par les tenants de l’islam orthodoxe qui entouraient le calife de l’époque. Ses livres de philosophie seront alors brûlés et lui-même sera frappé d’ostracisme.

En 1308, le théologien ibn Taïmiyya, idéologue radical et inspirateur du wahhabisme, passa huit longs mois de sa vie à rédiger une thèse de réfutation de la logique grecque. Dans son pamphlet, intitulé Réfutation des logiciens, ibn Taïmiyya s’efforça de réduire à néant et de diaboliser cette logique et les rationalistes musulmans qui s’en inspiraient.

L’idéologue des Frères musulmans égyptiens, Sayyid Qutb, reprendra plus tard ces violentes diatribes contre l’Occident judéo-chrétien et sa culture totalement inspirée, selon lui, du paganisme gréco-romain. Pour Qutb, les pensées et la philosophie d’Ibn al Arabi, Averroès et Avicenne, qu’il rejetait, furent profondément perverties par la logique grecque.

Il reste tout de même évident qu’à l’intérieur du totalitarisme et de l’obscurantisme, il peut y avoir, à certains moments, le jaillissement de l’éclat d’une étincelle. Ainsi, bien qu’étant sous domination musulmane, les réalisations des hommes et femmes qui ont, à certaines époques, illuminées le monde islamique, sont davantage dues à l’émanation et à l’expression d’un génie personnel qu’à une quelconque influence positive qu’aurait exercée l’islam ou ses préceptes. Préceptes qui, au demeurant, ne sont pas susceptibles de permettre l’éclosion de pensées novatrices et évolutives tant ces dernières sont prisonnières d’un enseignement et d’une conception incongrue de la vie sociale et des relations avec les sciences, les arts ou la philosophie qui, forcément, aliènent.

Dans le monde musulman, il n’existe pratiquement pas de pensée qui ne soit pas religieuse ou guerrière. Toute pensée, quelle qu’elle soit, est confisquée par l’islam. Rien ne doit être détaché de la conception mahométane de la vie où le doute, la critique et la remise en question sont sévèrement sanctionnés.

Par contre, à travers les siècles, l’islam s’est fortement approprié et imprégné des connaissances, enseignements et cultures des peuples qu’il a conquis. Les conquêtes allaient introduire à l’intérieur de cette croyance la musique, la sculpture, la peinture et la poésie venant des peuples soumis, que l’islam originel, celui de Mahomet, et ses textes sacrés ont toujours rejeté. Tout comme le théâtre et la danse, l’islam de la romance et de la poésie sont théologiquement contraires aux préceptes de l’islam des origines, celui des bédouins de Médine.

Selon Aïcha, l’épouse-enfant de Mahomet, ce dernier aurait déclaré, à propos d’un homme qui dessinait :

« Les auteurs de ces images seront châtiés au jour de la Résurrection : on leur dira : Donnez la vie à ces créations. Les anges n’entreront pas dans une maison où il y a des images. » (Bukhârî, (810-870) titre LXXVII, chap. XCII).

Mahomet nourrissait également une forte aversion pour les poètes :

« Quant aux poètes : ils sont suivis par ceux qui s’égarent. Ne vois-tu pas qu’ils divaguent dans chaque vallée et disent ce qu’ils ne font pas ? » (Coran 26/224).

D’après Ibn Umar : « Que le ventre de l’un d’entre vous soit rempli de pus vaut mieux pour lui que d’être empli de poésie. » Al-Bukhârî, al-Ṣaḥîḥ, kitâb al-adab, 92, n° 6154.

D’après Abû Hurayra : « Que le ventre de l’un d’entre vous soit rempli de pus jusqu’à en être rongé vaut mieux pour lui que d’être empli de poésie » Al-Bukhârî, al-Ṣaḥîḥ, kitâb al-adab, 92, n° 6155.

D’après Abû Saîd al-Khudrî : « Alors que nous étions en route avec l’Envoyé d’Allah vers al-ʿArj, un poète nous barra la route et se mit à réciter des vers de poésie. L’Envoyé d’Allah dit alors : “Emparez-vous de ce démon ou saisissez ce démon, car que le ventre de l’un d’entre vous soit rempli de pus vaut mieux pour lui que d’être empli de poésie.” » Muslim, al-Ṣaḥîḥ, kitâb al-shiʿr, 9, n° 2259.

Mahomet déclare, à propos de la science en général :

« Ô Allah, protège-moi d’une science inutile d’une science qui ne servirait pas à t’adorer. »

Le seul lyrisme qui puisse être reconnu est celui qui psalmodie les sourates du Coran. Les réalisations scientifiques qui ont fleuri sur les terres conquises par l’islam sont, pour la plupart, étrangères à la tradition musulmane primitive. Certains modes d’expression artistique font, de nos jours, partie de la culture musulmane parce qu’à un moment ou un autre de l’histoire, ils ont été introduits dans l’islam par ces conquêtes, et sont ainsi des représentations d’un islam hérétique et déviant, teinté de culture “mécréante”, dont l’islam authentique s’en voudrait purger.

Les brillantes civilisations qui se développèrent entre le IXe et le XIIe siècles, soutenues par de nobles et riches mécènes musulmans, dans les cités de Bagdad, le Caire, Cordoue, etc., dont sont aujourd’hui nostalgiques certains intellectuels musulmans, n’ont jamais fait partie de l’enseignement originel de l’islam. Il n’est donc pas étonnant que ce ne soit guère dans les villes de La Mecque ou de Médine, que brilla ce qu’on a appelé “la civilisation musulmane”.

Les salafistes, entre autres, se battent aujourd’hui pour débarrasser l’islam de ces “impuretés” provenant d’un “âge d’or” métissé représentant un islam hybride totalement absent des connaissances du clan des Bédouins dont Mahomet est originaire. Ils luttent pour que les “déviances” tels la danse, le chant et la musique soient extirpées de l’islam car la perfection de l’oumma ne pourrait, sans se salir, emprunter à l’“ imperfection” des civilisations “mécréantes”.

Au XIIe siècle, dans un message de réprimande adressé au sultan Almohade du Maroc qui se montrait tolérant vis-à-vis de l’art non-musulman et hésitait à pratiquer des conversions forcées ainsi qu’à réprimer les non-musulmans, Mohamed ibn Toumert [3] écrivit :

« Nous devons batailler et battre ceux qui s’écartent de la voie. La parole révélée nous enseigne que tu ne fais pas parti des croyants. Celui qui néglige un seul ordre de la Sunna est comme celui qui le néglige dans toute sa globalité. C’est pourquoi il est légitime de faire couler ton sang. »

De par sa doctrine neutralisant la libre pensée, la religion musulmane est une croyance qui enferme dans une conception étouffant le rôle créateur de l’individu en même temps qu’elle prétend détenir tous les savoirs et croit avoir tout inventé, de la science biométrique à la physique nucléaire en passant par l’économétrie des variables.

« …Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre… » (Coran 6/38) « … Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, comme un guide, une grâce et une bonne annonce aux musulmans » (Coran 16/89).

Elle se fige alors dans un archaïsme médiéval qui se veut intangible, la moindre nouveauté pourrait être accusée de bid’a [4] : Selon un hadith du récit de Al Irbad Ibn Sariyah, datant de 628, (Rapporté par Abou Daoud n°4607 et authentifié par Cheikh Albani dans sa correction de Sounan Abi Daoud) Mahomet a dit :

« .. prenez garde aux choses nouvelles, car certes toute chose nouvelle est une innovation et toute innovation est égarement ».

Tous les musulmans sont donc fautifs d’utiliser les technologies nouvelles ! les voitures, le téléphone, l’électricité, le gaz, enfin bref tout ce qui n’a pas été inventé par Mahomet leur prophète !

Geneviève Harland, 6 septembre 2012

Notes

[1] Avicenne : nom latin d’ibn Sînâ, né près de Boukhara (Ouzbékistan) en 980. Médecin et philosophe, il est l’un des plus grands penseurs du Moyen-Âge. Il mourut en 1037.

[2] Averroès, nom latin d’ibn Rushd est né à Cordoue, en 1126, et reste également l’un des plus grands penseurs du Moyen-Âge. Inspiré des travaux grecs du mathématicien et astronome Ptolémée ainsi que de ceux du philosophe Aristote, Averroès prôna la connaissance induite et rationnelle comme base de la raison. Cet Andalou fut à la fois médecin, juriste et philosophe ; l’une de ses plus grandes œuvres reste ses Commentaires d’Aristote. Il mourut à Marrakech en 1198.

[3] Fondateur de l’état almohade, Chleuh musulman originaire du Maroc (1078-1130).

[4] Innovation blâmable.

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