Tribune libre

Abdeslam Bouchouareb le pacte du diable

Le RND de Paris et les harkis

Dans un premier article, je faisais état des agissements et calculs machiavéliques de Abdeslam Bouchouareb (chef du cabinet de Ahmed Ouyahia) pour un contrôle maléfique et absolu du RND, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. À l’intérieur du pays, il a pu écarter malicieusement toute potentialité du RND ; sans éveiller aucun grain de soupçons de la part d’Ahmed Ouyahia. À l’extérieur du pays, il met en place une organisation singulière dans laquelle tous les éléments sont issus des familles de Harkis. Étant lui-même un fils d’un harki très connu par les moudjahidine pour sa férocité ; il a nommé à la tête du RND de Paris Mouloud Amari : fils d’un harki, beau-fils du préfet de police de Paris et homme d’affaire français.

Un monsieur ignoble haïssant l’Algérie comme son père la haïssait durant la guerre pour l’indépendance. Les membres de la fédération du FLN de la région parisienne connaissaient très bien son père à travers ses multiples dénonciations de moudjahidine, et sa collaboration active avec les services français de l’époque. Pères et fils sont adeptes de l’Algérie Française.

Abdeslam Bouchouareb, fervent défenseur pour la réhabilitation des harkis dans l’État algérien a encouragé une adhésion massive de ses semblables dans toutes les structures du RND à l’étranger, en écartant le mieux possible tous les fils des chouhada, et tous les moudjahidine et leurs enfants. À l’image de Abdeslam Bouchouareb et de Mouloud Amari, tous les membres du RND de France sont des harkis, fils de harkis ou adeptes de l’Algérie Française. Le bras droit de Mouloud Amari le crie fièrement. Ils ont bien réussi leur coup.

Au sein du RND d’Alger, il est reproché aujourd’hui à Abdeslam Bouchouareb ses tentatives d’écartement des fils de moudjahidines et fils du chouhada des centres décisionnels du RND. Il lui est reproché également son favoritisme et son assistance à la branche des harkis, et sa volonté de prendre ainsi la tête du RND à la place d’Ahmed Ouyahia. Un groupe d’une trentaine de députés du RND entreprend toutes les actions de communication et de sensibilisation afin d’arrêter dans les temps cette tromperie. Ce groupe, ayant pour slogan « Pour un RND sain et fort », a d’ores et déjà pris attache avec Ahmed Ouyahia pour une meilleure clarté et gouvernance du RND.

La haine maladive de Abdeslam Bouchouareb vis-à-vis du FLN et de ses militants ne l’a pas découragé à faire partie de la direction de campagne présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika ; dans laquelle le FLN est partie prenante. Au contraire, il parle de cela comme une réussite et un coup de maître. Cette participation est une reconnaissance au plus haut sommet de l’État, et un message fort pour tous les harkis. Abdelaziz Bouteflika fait appel à un fils de harki pour organiser la journée du chahid du 18 février ; alors que des milliers de chouhada sont lâchement assassinés par des harkis ! ! Abdeslam Bouchouareb avoue atteindre des objectifs inespérés ; Mouloud Amari et son bras droit s’en réjouissent.

Il faut croire que les différents conseils qui lui ont été fournis par les services français ont apporté leurs premiers résultats. Très positifs pour Abdeslam Bouchouareb et ses acolytes, Oh combien nocifs pour l’Algérie. Comment interpréter sa participation active dans la direction de campagne d’Abdelaziz Bouteflika à l’intérieur du pays, et ses directives à Mouloud Amari de ne participer à aucune action pour cette même campagne présidentielle au niveau de la région parisienne. À ce jour aucune participation n’est enregistrée par la direction de campagne à Paris ; contrairement aux autres partis de la coalition le FLN et le MSP.

Deux raisons principales sont avancées par Abdeslam Bouchouareb et Mouloud Amari. D’abord la famille harkis de France, et par fidélité à ses principes, ne doit pas faire campagne pour un moudjahid. C’est indiscutable. Aussi, il ne faudra pas du tout que cette famille se mélange avec les militants de la coalition plus patriotiques ; ce mélange pourra les trahir et mettre en échec leur stratégie. De plus, cette non-participation est un bon moyen pour fragiliser Ahmed Ouyahia qui sera tenu, de toute manière, comme seul et unique responsable de cette inactivité. Enfin, Le bras droit de Mouloud Amari en rajoute en répandant que de toutes les façons Abdelaziz Bouteflika, qu’ils applaudissent en l’insultant, y sera élu avec ou sans campagne électorale ! !

L’après élections présidentielles et les promotions futures de Abdeslam Bouchouareb diront à quel point il réussit sa démarche ; qui a déjà pu prendre la main sur la coalition au niveau de la direction de campagne présidentielle.

Le bras droit de Mouloud Amari témoigne de l’immense confiance en soi de Abdeslam Bouchouareb quant à la réussite de son plan initié depuis plus d’une année. En tous les cas, il affiche toute sérénité en répétant à ses amis français et harkis une comparaison moqueuse qui se fait d’Ahmed Ouyahia :

« Ahmed Ouyahia et moi avons un point commun fort : nos pères ont fait tous les deux la guerre de 54-62 et nous les avions perdus durant cette guerre. Ahmed Ouyahia et moi sommes complémentaires : lui un fils de chahid et moi un fils de harki. Ahmed Ouyahia et moi avons une seule différence : le père d’Ahmed Ouyahia a choisi le mauvais camp ».

À suivre.

Sarah Imlak, 21 mars 2009

À lire

Abdeslam Bouchouareb participe à la destruction de la Kabylie

Merci de respecter notre travail.