Chronique

Charlie Hebdo marche républicaine du 11 janvier à Paris

Scandé, reproduit sur des pancartes, autocollants ou encore t-shirts, « je suis Charlie » a été le mot d’ordre de la marche républicaine de dimanche, entouré de reproductions des unes de l’hebdomadaire satirique, pancartes portées à bout de bras, « je suis Charlie », « je suis juif », « je suis flic », drapeaux, et déclarations d’amour à la liberté.

C’est la plus grande mobilisation jamais recensée en France. À tel point que le décompte officiel était « impossible » à Paris. Le ministère de l’Intérieur estime toutefois à près de 4 millions le nombre de personnes qui ont défilé à Paris et dans de nombreuses villes de France, à la mémoire des 17 victimes des récents attentats musulmans en France.

La foule a scandé à « La France est debout », « terroristes assassins ». Nous avons chanté à l’unisson La Marseillaise qui a pris une autre dimension en ce jour qui a rassemblé les habitants de France et de Navarre.

Une journée sous le signe des crayons. Des crayons dans les cheveux, sur les chapeaux, des crayons géants brandis à bout de bras.

Des pancartes avec les mots de Charb : « On préfère mourir debout que vivre à genoux », des slogans : « Charlie Akbar », « Touche pas à ma France », « La République contre le fanatisme », « Arrête ton Char, lis » ; « Crayons en l’humanité » ; « Charlieberté », « Fête l’humour, pas la guerre », « Charlie, je pense donc je suis », « Dieu s’il existe, il exagère », « Pas peur des trous de balle », « Les cons ça ose tout », « Morts de rire », « Harakirira bien qui Harakirira le dernier ».

Alors que nous avions réussi à monter, non sans mal, sur le monument de la statue de la République, nous avons vu au loin des drapeaux kabyles flotter sous la pluie. Pluie qui s’est heureusement très vite arrêtée.

Nous sommes allés, non sans difficulté, vers ces drapeaux kabyles. Nous devions marcher à contre sens de la foule, un peu comme le saumon qui remonte la rivière. Il fallait rentrer le ventre, serrer les fesses et parfois jouer des coudes, afin de pouvoir passer entre les gens qui étaient serrés les uns contre les autres. Nous avons enfin pu nous retrouver devant les porteurs de drapeaux kabyles. Nous nous sommes retrouvés nez à nez avec Ferhat Mehenni qui était à la tête du cortège, suivi de Malika Baraka et Madjid Boumekla. Il y avait d’autres personnes que nous ne connaissons pas. Nous supposons que ce sont des fans de Ferhat le chanteur ou des militants du GPK. Les Kabyles qui marchaient aux côtés de Ferhat scandaient « Kabylie Charlie ».

On peut sincèrement féliciter M. Ferhat Mehenni qui a eu le courage de participer à cette marche républicaine alors que beaucoup de Kabyles sont allés tranquillement danser au Zénith où Aït Menguellat se produisait.

Nous sommes allés jusqu’à la place de la Nation en marchant à petits pas. A plus de 20 h il y avait des milliers de personnes encore présentes place de la Nation.

Geneviève Harland, 11 janvier 2015

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