Récits voyageurs

Par-delà la Méditerranée

Il nous aurait été agréable de vous présenter Ernest Fallot, malheureusement, nous avons eu beau chercher, rien absolument rien n’a été écrit au sujet de cet auteur. Nous avons regardé dans le dictionnaire du XXe siècle pensant y trouver son nom pour connaître au moins sa date de naissance. Que nenni, personne n’en parle et pourtant il a laissé des ouvrages intéressants sur l’Afrique du Nord.

Nous vous livrons, dans un premier temps, la préface de son livre « Par-delà la Méditerranée« .

Au moment de livrer ces notes de voyage au jugement toujours redoutable du public, un scrupule me prend. Venir, après tant d’autres, parler de l’Algérie, pourra paraître hardi. Il m’a semblé pourtant qu’à une époque où les questions coloniales sont à l’ordre du jour, il ne serait pas entièrement sans intérêt de faire connaître l’impression que m’a laissée un pays que la rapidité de son développement économique modifie d’année en année. Mes récits n’ont pas d’autre valeur que la déposition d’un témoin, mais ils en ont du moins toute l’impartialité et l’absence de parti pris.

J’ai cru aussi que, par cette publication, je m’acquitterais, en mon nom personnel, comme au nom de la Société de géographie de Marseille, d’une dette de reconnaissance envers les nombreux Algériens, fonctionnaires ou colons, dont l’accueil empressé m’a permis d’étudier l’Algérie et de visiter des régions peu accessibles encore aux touristes européens. En premier lieu, je n’aurai garde d’oublier M. le Gouverneur général de l’Algérie et M. le général Saussier, commandant en chef le 19e corps, dont la haute protection m’a accompagné dans toute l’étendue de la colonie. Je tiens à mentionner également M. du Chaylard, préfet de Constantine, et M. Esménard, président de la Société de géographie de cette ville ; M. Sabatier, administrateur de la commune mixte de Fort-National ; M. le général O’Neil, commandant la subdivision de Batna ; MM. les capitaines de Saint-Germain et Heiman, des bureaux arabes de Batna et de Biskra ; M. Cazenave, premier adjoint au maire de Biskra ; M. Ali-Ben-Aouri, caïd des Ouled-Daoud ; M. le capitaine Wolff, commandant supérieur du cercle de la Calle ; M. le colonel Watteringue, commandant supérieur du cercle d’Aïn-Draham ; M. le lieutenant Pasquet, du bureau de renseignements de cette ville ; enfin, M. le commandant Coyne, attaché militaire à la résidence française à Tunis. C’est à leur bienveillance inépuisable que j’ai dû de pouvoir recueillir les matériaux de cet ouvrage. Si le lecteur y trouve quelque charme, c’est à eux tout autant qu’à l’auteur qu’il en devra reporter le mérite.

Quant à moi, ma seule ambition serait d’inspirer à quelques-uns de mes compatriotes le désir de visiter notre belle Algérie, qui ne peut que gagner à être mieux connue. Puissé-je avoir contribué à dissiper les erreurs et les préventions qui ont cours à son sujet, et à persuader à la France qu’elle a le droit d’être fière de sa grande colonie africaine.

Marseille, 20 août 1885.

Ernest Fallot

à suivre…

Précédemment mis en ligne en juillet 2005

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