Chronique

Je ne suis pas un politique

Encore une fois, je me fais insulter sans être cité, donc je vais répondre sans citer de noms.

On m’a rapporté qu’apparemment « ceux qui ne soutiennent pas les Mzab ne sont plus des militants du MAK », c’est quoi cette manière d’imposer la pensée unique ? Sommes-nous chez les Bolcheviks ? Ou encore sous Boumédiène ?

Le MAK est un mouvement et non un parti politique. Ce mouvement regroupe plusieurs courants de pensée et autant de militants donc si quelqu’un mérite d’être exclu du MAK, il faudrait commencer par exclure ceux qui font de la violation des statuts et du règlement du MAK, un sport quotidien. Sans parler de ces responsables qui ont voté pour le drapeau kabyle avec leur carte d’identité algérienne. Peu importe pour qui ou pour quoi on vote, le fait d’avoir exhibé cette carte d’identité algérienne lors d’une action politique kabyle est une grave erreur politique car la carte d’identité kabyle existe, c’est elle qui est légitime pour témoigner de notre identité, a fortiori quand il s’agit de ceux qui se doivent de la promouvoir et de la produire. Nous, Kabyles, notre seule identité est l’identité kabyle. Certains semblent encore indécis…

Pour en revenir aux Mzab, je suis un militant nationaliste. Je milite pour une Kabylie indépendante et laïque. Je ne peux soutenir un peuple ou m’impliquer dans les affaires d’un peuple algérien. Les Mzab ont choisi d’être Algériens, ils exhibent le drapeau algérien, ils crient « vive l’Algérie » et « allah akbar » alors que fout la Kabylie dans les affaires internes algéro-algériennes ?

Du point de vue de la laïcité, comment soutenir les Mzab, ces gens :
– qui nient le droit d’exister aux femmes ?
– qui ont adopté la théocratie comme régime politique ?
– qui laissent aux femmes le droit de montrer qu’un unique œil alors que même les musulmans sont plus cléments car ils laissent à leurs femmes la chance d’ouvrir les deux yeux derrière leur voile ?
Qui sommes-nous pour parler à leur place ? Agir à leur place ? Manifester à leur place ? Moi, contrairement à vous, je respecte leur choix, ils ont choisi leur destinée, je ne leur impose rien.
Messieurs X, je suis un militant, je ne suis pas un politique. La Kabylie n’est pas ma fonction mais ma conviction, mon âme, ma vie.

Djafar Khenane, 13 juillet 2015

Merci de respecter notre travail.