Les enfants : Faut-il vraiment en avoir ?
Série sur les ados.
Le père intercepte son fils au seuil de la porte et qui est sur le point de sortir.
– Je veux te parler, d’homme à homme. De père à fils.
– Je n’ai pas vraiment le temps papa… j’ai rendez-vous.
– C’est important pour moi !
– ça va être long ?
– Juste le temps de te léguer tout ce que je sais.
– Donc, je n’ai pas besoin de m’assoir alors.
– Ta mère et moi, nous avons souffert pour t’avoir…
– Ça s’appelle du plaisir chez d’autres. Vas-y papa !
– C’est grâce à nous que tu es comme ça…
– Je me disais bien que ce n’était pas entièrement de ma faute. Papa ! Je dois partir.
– Je n’ai encore rien dit…
– Tu parlais de me léguer ton savoir et c’est déjà fait. A moins que tu veuilles inclure celui de maman.
– Mon fils ! Un homme n’a pas besoin de montrer qu’il est un homme…
– Pourquoi tu gardes ta moustache alors ?
– Parce que… parce que c’est une tradition de mes ancêtres, un héritage !
– Une moustache ? Ils sont radins tes ancêtres, les gens laissent de l’argent, des terres et toi… on te laisse des poils ? Tu ne t’étais douté de rien ?
– Écoute ! Chez nous, il y a un proverbe qui dit : « yekredd w afrux i-selqad vavas » et tu sais ce que c’est en français ?
– Oui. « Un oiseau veut voler de ses propres ailes et son père l’empêche ? »
– Voilà ! Un homme n’a pas besoin de montrer son courage.
– Tout à fait ! Un courage, cela se garde précieusement caché. Il ne faut jamais que les gens sachent qu’on possède du courage, sinon, ils vont essayer de nous le voler.
– Tu joues le malin aujourd’hui, mais il viendra un jour où tu te rappelleras mes mots.
– Papa, Merci ! Je crois que le jour est déjà venu. J’ai encore appris beaucoup de choses de ta part comme d’habitude, mais je dois aller réfléchir à ce que tu viens de me dire.
– Oui, vas-y ! Réfléchis bien !
– Merci Papa de me léguer tout ce que tu sais en moins de… deux minutes et quelques secondes.
Hmimi O’Vrahem